Il est souvent difficile de s’y retrouver dans le paysage étendu des séries télévisées. À chaque rentrée, de nombreux programmes voient le jour et tout sériephile qui se respecte n’a plus qu’une chose à faire : enchaîner les pilotes pour espérer découvrir la nouvelle série qui fera battre son cœur pour les années à venir. Personnages magnétiques, intrigues fascinantes, ambiances capiteuses : autant de critères pas si courants qui font la quête du binge-watcheur acharné. En cette année 2017, il n’a pourtant pas eu à chercher bien loin pour trouver le Graal. Les nouveautés étant source de déception, ou pire, d’indifférence, il ne restait plus qu’à notre explorateur de la télévision de se tourner vers des séries déjà bien ancrées dans son imaginaire (et peut-être même dans sa DVDthèque). Ces valeurs sûres, entre annulation inexpliquée, dénouement imminent et résurrection onirique, ont fait de 2017 une année éminemment nostalgique, en plus de marquer de façon irrévocable la fin d’une ère télévisuelle qui peine à trouver de dignes héritiers.
Twin Peaks (saison 3), créée par David Lynch et Mark Frost : Par son mélange des genres, la choralité de ses personnages et son mystère permanent, Twin Peaks, en 1990, célébrait le passage du grand David Lynch à la télévision, et se constituait un cercle pas si fermé d’irréductibles fans. Après 26 ans d’attente, la série est enfin revenue sur nos petits écrans, avec une troisième saison pour le moins surprenante. Temporalité éclatée, identités perdues, plongées dans l’expérimental et enquêtes policières surnaturelles, agrémentées d’interludes musicaux, sont au programme de cette nouvelle saison, dans laquelle se cristallisent les angoisses existentielles et les complexités narratives ébauchées dans les deux premiers volets. En créant un monde à part entière, la série force le spectateur à mobiliser chaque particule de sa matière grise pour entièrement comprendre tous les tenants et les aboutissants des événements racontés. Par un élitisme apparent qui devient rapidement révolution, Twin Peaks modifie en profondeur le rapport du téléspectateur à l’image, en annulant radicalement sa passivité et en redéfinissant le concept de divertissement télévisuel. Après Twin Peaks, c’est certain, on ne regardera plus la télévision comme avant…
The Handmaid’s Tale (saison 1), créée par Bruce Miller : Adaptée du roman de Margaret Atwood, la série The Handmaid’s Tale, dystopie terrifiante et délétère, nous confronte à la précarité de notre présent et à nos libertés éphémères. À travers le destin de June, capturée de force pour devenir une servante écarlate et rebaptisée Offred en hommage à l’homme dont elle est désormais la propriété, la série nous entraîne dans une dictature futuriste où règnent sévices, peur et contrôle moral. Au cœur du cauchemar, l’héroïne nous fait ressentir l’oppression de cette société nouvelle, où l’amour, le plaisir, la famille et la solidarité n’ont plus droit de cité, et où la femme n’est plus qu’un objet géniteur. Portée par des acteurs talentueux (Elisabeth Moss en tête), une ambiance irrespirable dans laquelle meurent les espoirs d’évasion et une esthétique minutieusement construite, The Handmaid’s Tale, par la terreur et l’émotion, nous aide à prendre conscience du devenir potentiellement monstrueux de notre monde actuel, pour mieux empêcher celui-ci de sombrer dans les ténèbres.
Sense8 (saison 2), créée par Lana et Lilly Wachowski : Après une première saison absolument sublime et un épisode de Noël d’une intensité émotionnelle sans égale, Sense8 poursuit sur la voie de la qualité avec sa deuxième saison. À l’heure où d’autres séries télévisées se perdent dans une glorification faussement alarmante de la technologie (Mr Robot, Black Mirror, Westworld), Sense8 préfère miser sur l’humain, dans ce qu’il a de plus beau et de plus fragile. En mêlant humblement science-fiction, action et émotion, la série des sœurs Wachowski nous invite surtout, dans la communion, à célébrer nos différences et à accepter l’autre, quel qu’il soit. Son annulation par Netflix en juin dernier, pour des raisons de budget trop conséquent, reste encore en travers de la gorge : s’il y a bien une série dont le potentiel fédérateur aurait dû nourrir sur plusieurs années une humanité en mal de fraternité et de solidarité, c’est bien celle-ci. Heureusement, dans le cœur de millions de téléspectateurs, Sense8 restera sans conteste l’une des plus belles séries au monde.
♫ Daniel Martin Moore – Hallelujah ♫
Master of None (saison 2), créée par Aziz Ansari et Alan Yang : Nous avions quitté Aziz Ansari et son fabuleux Master of None il y a deux ans déjà ; nous le retrouvons plus en forme que jamais, vagabondant des ruelles de Modène aux avenues new-yorkaises, pour une deuxième saison foisonnante. Dans une liberté formelle inattendue, par les tergiversations désormais légendaires de son protagoniste (un trentenaire un peu paumé aussi bien sur le plan professionnel que sentimental) et un humour d’une douceur infinie, la série continue de peindre de façon réaliste le tourbillon de la vie moderne. Sans pour autant délaisser ses discours politiques subtils, faits de visions salvatrices sur la religion et l’homosexualité, Master of None atteint aussi des sommets de romantisme, en dépeignant avec intelligence et mélancolie la difficulté de se rencontrer dans notre monde actuel. En seulement deux saisons, Master of None a su braver le cynisme de ses contemporains et la vulgarité ambiante pour devenir le portrait collectif, drôle et bienveillant, d’une génération en quête de réponses et d’équilibre.
The Mindy Project (saison 6), créée par Mindy Kaling : Après six ans de bons et loyaux services, The Mindy Project tire sa révérence. Avec son héroïne aux antipodes des modèles de beauté, quelques discours politisés et son ambiance toujours truculente, la série nous aura appris à voir la comédie romantique autrement. Exit les clichés sentimentaux de nos films à l’eau de rose préférés, bonjour les histoires d’amour conflictuelles, les rendez-vous burlesques et les espoirs déçus de « happy-ending ». Interrogeant sans cesse les fantasmes amoureux de sa protagoniste et les limites de son propre genre, The Mindy Project réinvente en profondeur les représentations normées des romances hollywoodiennes en y insufflant une bonne dose d’humour et de réalisme. Dans un final tout simplement parfait, The Mindy Project a su dire au revoir à ses fans de la plus belle des manières, en devenant dans le même temps l’une des comédies romantiques les plus audacieuses de la télévision américaine.
Sherlock (saison 4), créée par Mark Gatiss et Steven Moffat : Après trois longues années d’absence, force est de constater que Sherlock n’a rien perdu de sa vigueur et de sa qualité. Au sein de cette quatrième saison toujours aussi maîtrisée visuellement mais plus intimiste, la relation entre Sherlock et Watson est mise à rude épreuve, dans un mélange d’événements rocambolesques et de passages douloureux. Si les épisodes sont inégaux, le troisième se démarque largement par son intensité dramatique, son ingéniosité scénaristique et sa tension émotionnelle. En laissant libre cours à sa créativité formelle et à sa sensibilité, Sherlock nous dévoile enfin sa plus dense et passionnante énigme, à savoir Holmes lui-même, dans ce qui constitue en réalité un final de série parfaitement abouti. Si le détective et son éternel acolyte finiraient bel et bien par nous manquer, nous ne pouvons que reconnaître que ce potentiel dénouement dessine de façon touchante et lumineuse le crépuscule d’une amitié et d’une aventure inoubliables.
Big Little Lies (saison 1), créée par David E. Kelley : Mini-série de sept épisodes réalisée par Jean-Marc Vallée, Big Little Lies se savoure sur la durée. Sous ses airs de Desperate Housewives de luxe, le programme ennuie d’abord, étonne, puis conquiert finalement son public, en plongeant avec acidité et noirceur dans le quotidien de quatre femmes de banlieue, riches, belles et populaires, en prise avec des problèmes plus sérieux tels que l’éducation de leurs enfants, le deuil de leur carrière professionnelle et surtout les obstacles de leur vie conjugale, entre disparition du désir, regrets et violence au sein du couple. Avec son casting idéal, où Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Laura Dern et Zoë Kravitz s’affrontent pour mieux se réconcilier, une bande originale entêtante et un montage d’abord déconcertant, puis diablement hypnotisant, la série impose une ambiance familière où l’inquiétant s’invite à chaque dîner de famille. Derrière les apparences, les rumeurs et les mensonges, la vérité nue finit par éclater au grand jour, tandis que se forment, au rythme de la houle océanique, des élans de solidarité féminine revigorants.
♫ Michael Kiwanuka – Cold Little Heart ♫
Top of the Lake (saison 2), créée par Jane Campion et Gerard Lee : Dans cette nouvelle saison, Jane Campion troque les paysages majestueux de Nouvelle-Zélande contre l’univers plus urbain de Sydney. L’ambiance est certes moins envoûtante, mais les enquêtes criminelles résonnent toujours autant dans la vie personnelle de Robin Griffin, détective de police à l’adolescence brisée. À travers le démantèlement d’un réseau de prostitution et de mères porteuses asiatiques, Top of the Lake explore en réalité la question de la maternité. Entre abandon et adoption, éducation et compréhension, la limite est ténue. S’engage alors un combat de mères poules entre une Nicole Kidman méconnaissable et une Elisabeth Moss à fleur de peau, toutes deux engagées dans la protection d’une enfant qui échappe à leur contrôle. Dans cette série aussi belle qu’un film de cinéma, ce sont toutes les failles de notre société contemporaine et de nos origines généalogiques qui remontent à la surface, flottantes, étouffantes, irrésolues.
Mindhunter (saison 1), créée par Joe Penhall : Depuis Gone Girl en 2014, David Fincher n’avait pas fait acte de présence derrière une caméra. C’était pour mieux revenir en force avec Mindhunter, nouvel événement Netflix dont il parvient à prendre entièrement les commandes depuis son poste de producteur exécutif. Toujours aussi fasciné par la figure du tueur en série, Fincher s’intéresse ici à l’exploration psychologique et scientifique des plus grands meurtriers du XXe siècle, dans une esthétique visuelle et une écriture scénaristique qui lui sont propres. Photographie jaunâtre, ambiance âpre et dialogues minutieusement travaillés sont au programme de cette série qui, par la complexité de ses personnages, l’audace de son intrigue et sa vision désabusée de notre société, n’oublie pas de nous rappeler la misanthropie du cinéaste. Intelligente, fascinante et parfois perturbante, Mindhunter s’inscrit bel et bien dans l’univers de Fincher, dont le talent et la personnalité ne manquent pas de tout dévorer sur leur passage.
♫ The Boomtown Rats – I Don’t Like Mondays ♫
Game of Thrones (saison 7), créée par David Benioff et D. B. Weiss : Au fil des saisons, Game of Thrones a su se faire apprécier du plus grand nombre pour sa lenteur d’exposition, le déploiement de ses intrigues, sa beauté visuelle et surtout pour sa violence décomplexée. Dans cette septième et avant-dernière saison, la série se fait plus elliptique et moins dense, ce qui a fortement déplu à plusieurs fans mais qui n’a pas manqué de reconquérir certains dubitatifs qui commençaient à s’ennuyer ferme devant les manipulations des différents personnages pour accéder au trône de fer. Entre réunions familiales, déclaration de guerre et batailles d’ego, Game of Thrones accélère les événements pour mieux amorcer le combat final, prévu pour 2019, entre Daenerys Targaryen, Jon Snow, Cersei Lannister et les Marcheurs Blancs. Si elle se montre parfois maladroite, la série ne manquera pas, en disparaissant des écrans, d’emporter avec elle toute son armée de fans, qui restera inconsolable jusqu’au prochain programme phare de la chaîne HBO.
Girlboss (saison 1), créée par Kay Cannon : Scénariste des très régressifs Pitch Perfect et inspirée par l’autobiographie de Sophia Amoruso, Kay Cannon se lance avec Girlboss dans un projet plus ambitieux qu’il n’y paraît. Au début des années 2000, Internet est en plein essor. L’occasion pour Sophia, 23 ans, d’échapper à un boulot inintéressant et à un mode de vie normatif. En lançant sa propre boutique de vêtements en ligne, la protagoniste redéfinit le sens du mot travail, brave les galères et multiplie les efforts pour faire vivre son entreprise avec les moyens du bord, en même temps qu’elle redécouvre les valeurs de l’amitié, de l’amour et de la famille. À la fois décalée, nostalgique et incroyablement moderne, Girlboss donne des ailes aux jeunes d’aujourd’hui qui aimeraient enfin prendre leur envol (mais pas n’importe comment) dans la vie active. Après avoir fait connaissance avec Sophia, impossible de ne pas fondre devant cette série hyper-contemporaine qui dépasse largement le simple petit plaisir coupable.
♫ Otis Redding – I Got Dreams to Remember ♫
One Day at a Time (saison 1), créée par Gloria Calderon Kellett et Mike Royce : Remake de la série du même nom diffusée dans les années 1970, One Day at a Time semble avoir trouvé la recette pour ressusciter le genre de la sitcom, qui manque aujourd’hui de tomber en désuétude : garder une enveloppe classique en mêlant le rire à l’émotion tout en abordant sans complexe des sujets brûlants d’actualité. En dépeignant le quotidien d’une famille cubaine déjantée et attachante, au sein d’un foyer chaleureux où règne la bonne humeur, One Day at a Time plonge la tête la première dans l’Amérique d’aujourd’hui. Écologie, immigration, religion, féminisme, guerre et homosexualité sont autant de sujets auxquels la série se frotte sans jamais se piquer. Sous ses airs de programme communautariste, One Day at a Time, porté par son humour, son audace et sa tendresse, se révèle un plaidoyer brillant et universel pour la tolérance, contre une Amérique qui est en passe de remettre en cause ses progrès sociétaux d’une manière catastrophique.
Twin Peaks forever !
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La meilleure proposition de 2017, la plus perturbante, la plus géniale, la plus inoubliable !
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Sur cette année 2017, la saison 3 de Twin Peaks éclipse la concurrence TV… et cinéma !
Parmi les nouvelles séries, là également, pas d’hésitation, Mindhunter a été un régal.
Elle n’apparaît pas dans ce top, mais dans un tout autre genre et pour un public cinéphile, la série documentaire Voyages à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier est incontournable.
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C’est certain que Twin Peaks a tout surpassé cette année ! C’est la proposition la plus radicale qu’on ait pu voir, et ça ne ressemble à rien d’autre ! David Lynch et Mark Frost ont vraiment frappé fort !
J’avais déjà très envie de voir le film du même nom de Tavernier, et je ne savais pas qu’une série était sortie ! Merci pour l’information, la série fera sûrement partie de mes prochains visionnages ! Ce sera l’occasion de rendre un bel hommage aux productions françaises sous toutes leurs formes, assez rares dans les bilans de fin d’année, y compris les miens !
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Le film sorti en 2016 est disponible en VOD/DVD/BR depuis octobre.
La série, pas tout à fait éponyme (ajout d’un « s » final à « Voyage ») est actuellement en diffusion exclusive sur Ciné+ (qui a participé à la production des 8 épisodes). Elle sera diffusée sur France 5 mais pas avant mars 2018 (exclusivité Ciné+ jusqu’à fin février). Elle sortira en DVD/BR au T4 2018.
Le film est tout public. Il est prolongé par la série plutôt destinée à un public cinéphile. Certains films cités vont être compliqués à trouver, d’autres sont qualifiés désormais d’introuvables par Tavernier !
J’ai chroniqué la série sur mon blog sur 4 articles (2 épisodes par article).
Mindhunter, Voyages à travers le cinéma français et Twin Peaks seront dans mon Top 10 cinéma… et donc TV cette année.
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J’ai beaucoup entendu parlé de « Twin Peaks ». Tu donnes sacrément envie Emilie de se plonger dans la découverte de ces différents univers. Je pense depuis quelque temps déjà que les séries sont plus innovantes que bien des films sortant au cinéma. Les sujets abordés sont originaux, les acteurs et actrices qui acceptent de jouer dans des séries plutôt que dans des films médiocres sortant au cinéma, ont bien raison de le faire. Tu as une telle culture série, un plaisir de découvrir cela grâce à toi. Bon réveillon Emilie et rendez vous en 2018 pour des échanges emplis de cinéma, de livres, de culture en général ! @très vite 🙂
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Merci Frédéric pour ton gentil commentaire ! Tu connais mon avis sur les séries et le cinéma, je commence également à croire que les séries surpassent les films, non seulement par les sujets abordés mais aussi sur la forme ! Rien que pour cette année, ma liste de séries à voir est déjà plus longue que celle des films tant le cinéma me déçoit de plus en plus ! Je te souhaite de plonger dans ces univers télévisuels, il y a tellement de belles choses à découvrir ! 🙂
Bon week-end Frédéric et à bientôt ! 🙂
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Coucou Emilie ! merci beaucoup. ça y est je me suis enfin mis au série et à NETFLIX ! quel bonheur ! j’ai fais une note sur « stranger things » avec un petit clin d’œil pour toi et ton blog. Car c’est toi qui m’a persuadé de reconsidérer mon point de vue sur les séries et qui m’a donné l’envie de me plonger dans ces univers qui surpassent 90% du cinéma actuel. Je te rejoins totalement. Passe un excellent weekend Emilie 🙂 @très vite
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Super nouvelle ! Tu verras, il y a plein de belles choses qui t’attendent !
Merci pour le clin d’œil, ça me touche beaucoup ! Ça me fait plaisir de réussir à faire découvrir mes coups de cœur à d’autres blogueurs, à leur donner envie de s’intéresser à des œuvres plus ou moins connues, mais toujours passionnantes… C’est bien tout le but de mes écrits !
Bonnes découvertes Frédéric et merci encore ! 🙂
Passe une belle semaine ! 🙂
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Bonsoir !
Une bonne année que cette année 2017, j’espère que 2018 sera un bon cru également avec plein de supers séries à découvrir encore et encore !
Même si les journées sont déjà trop courtes avec tout ce que j’ai à suivre personnellement !!
Belle soirée !
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Oui, il y a beaucoup trop de bonnes séries, on ne sait plus où donner de la tête ! En termes de qualité, le cinéma est d’ailleurs un peu à la traîne… 2018 promet de beaux programmes à découvrir, ma liste est déjà longue comme le bras !
Courage, quand la passion est là, on trouve toujours du temps pour elle ! 🙂
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